Redonner vie à la matière, c’est aussi le pouvoir de la forge.

Pour mes couteaux bruts de forge, je choisis des matériaux de récupération.

Ce choix n’est pas mû par une réduction de coût mais par une philosophie qui me tient à coeur.

Lorsque l’on choisit d’utiliser des métaux issus d’autres objets, de vieux objets, ils portent en eux une histoire. En les retravaillant, en leur donnant une nouvelle destination après une utilisation qui peut parfois frôler le siècle, on leur offre de repartir pour une nouvelle décennie.

Par ailleurs, il s’agit là encore de transmettre un savoir ancestral. Autrefois, l’acier (carbone + fer) était si difficile à fabriquer que lorsque l’objet cassait, il était impératif de l’utiliser pour fabriquer autre chose avec.

J’aime penser que l’on redonne vie à une histoire qui se serait arrêtée. J’aime aussi y mettre, en forgeant, un peu de moi, de mon énergie dans cette matière déplacée, repoussée, transformée.